ALGECIRAS - LAGOS
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Il est trois heures vingt du matin, Amilou est au travers du vent à près de 5 nœuds, je réveille Léa pour son quart. Un reste de croissant de lune rousse s’est levé dans la nuit à l’est il y a une heure, baignant de rouge sombre l’océan. Il fait maintenait très clair, je lui passe les commandes, « le vent mollit et il n’y a pas de bateaux en vue » et vais dormir. Elle me dira par la suite que lui ai laissé le quart avec une file de cargos sur notre bâbord et à venir quelques rafales de 18 nœuds de vent. Nous avons fait bonne navigation à plus de six nœuds de moyenne dans la nuit. Mais revenons au départ d’Ageciras, « il faut partir 3 heures après la pleine mer de Gibratar », nous sommes un peu en avance, vers 8h30 la marée haute est à 7h30. Nous avons une fenêtre météo de vent est et nord est qui se renforcera à la sortie du détroit. Devant Tarifa, un courant contraire de 3 nœuds nous ralentit de face, mais les 20 nœuds par l’arrière nous donne un peu plus de 7 nœuds de surface et nous sortons du détroit à 4.5 nœuds. Au sortir du détroit nous obliquons au nord ouest vers les bancs de sable de Trafalgar et divers « bancos et bajos ». Le courant est toujours de face mais s’atténuera jusqu’à la renverse vers 14h00. Un peu avant les bancs du cabo Trafalgar, nous croisons des bateaux militaires en manœuvre, un porte avion « le Principe de Asturias », frégates et autre. Nous somme interpellés à la radio par la frégate « Juan Carlos 1er », nous nous dévions de quelques degrés au sud pour satisfaire ces messieurs. Au tombé de la nuit, la radio informe d’exercices de tir, dans la zone ou nous sommes de 19h00 à 20h00 et de 22h00 à 23h00, rassurant..Difficile de noter exactement tous les points cardinaux qui balisent la zone, mais nous supposons faire route bien en dessous. Dans la soirée 4 à 5 gros navires font écho sur notre radar, on les voit nettement à notre vent, très éclairés, ils ne semblent pas faire route, mais l’air est chargé de la fumée âcre des feux d’artifices. Vers 11 heures, Léa m’interpelle, un bateau vient vers nous à grande vitesse, ses feux vert et rouge sont visibles, il dévie au dernier moment à moins de 200 mètres, c’est encore une frégate, pas d’appel radio, nous continuons notre route.
L’aube se lève sur les côtes portugaises, nous avons fait près de 140 miles en 24 heures, il reste 50 miles jusqu’à Lagos et 30 pour Albufeira. Le temps est superbe, la houle baisse, le vent est stable du nord est, nous filons 5 nœuds vers Lagos.
Dans le détroit nous sommes restés très proche de la côte espagnole pour éviter le courant. Celui-ci restera sensible jusqu’à Lagos alternant de favorable à contraire. Comme anecdotes, nous avons réparé les feux de position qui se sont débranchés vers 19h00 et avons refait et cousu un pavillon portugais à partir d’un vieux drapeau italien trouvé dans Amilou.
Nous sommes arrivés à Lagos vers 17h30, un peu claqués mais heureux de cette traversée du golfe de Huelva, nous partirons surement samedi matin pour Sines.